Le seul assouplissement possible c’est l’abrogation immédiate du décret PEILLON
Lundi 14 avril, Nicolas DUSSUYER, secrétaire départemental de la fédération nationale de l’enseignement FO (FNEC FP FO 01), Alain LAURENT, départemental du Syndicat national des Enseignants du 1er degré ( SNUDI FO 01) présentaient la pétition nationale adressée en urgence au ministre de l’Education Nationale à propos de l’avenir de la réforme des rythmes scolaires intitulée « le seul assouplissement possible, c’est l’abrogation du décret PEILLON. »
Nicolas DUSSUYER expliquait que, tout le monde s’accordait à analyser que la déroute subie par le gouvernement lors des dernières élections municipales trouvait en partie son origine dans le rejet par la grande masse des parents, des élus et des enseignants de la réforme des rythmes scolaires qui leur est imposée avec une brutalité et une arrogance la rendant encore plus insupportable.
Il rappelait que c’est cette réforme notamment qui a conduit à l’éviction de Vincent PEILLON du gouvernement et qui a amené le 1er nouveau Ministre, Manuel VALLS, à parler d’assouplissement dans son récent discours de politique générale. D’ailleurs le nouveau ministre de l’Education Nationale, Benoit HAMON a convenu aussi que la situation ne pouvait rester en l’état.
Alain LAURENT revenait sur le bilan catastrophique des premières expériences de ces nouveaux rythmes scolaires. Ainsi de nombreuses familles retirent leurs enfants de l’école publique pour les placer dans les écoles privées qui ne sont pas tenues de passer aux nouveaux rythmes scolaires de 4 jours et demi, et qui en font un argument de recrutement. Le syndicaliste s’interrogeait sur l’absence de réponse à ce sujet du côté de l’inspection académique (lors du CTSD comme du CDEN).
Il soulignait que, loin de leur être bénéfique, cette réforme entraîne une fatigue accrue pour les élèves, particulièrement en maternelle où certains élèves sont réveillés de la sieste pour participer aux activités péri éducatives. Elle fragilise le tissu associatif et sportif, les nouveaux rythmes s’opposant au bon fonctionnement des associations et clubs qui traditionnellement fonctionnent le mercredi matin. Elle développe des contrats précaires d’animateurs entraînant un turn over improductif, voire un appel à des bénévoles.
Alain LAURENT relevait que dans certaines localités, les municipalités font payer (comme dans la com com de CERDON) ou ont annoncé que les familles seraient obligées de payer ces activités, les communes n’ayant pas les moyens d’assurer ce transfert de charge financières qui est en fait le vrai motif de la réforme.
Nicolas DUSSUYER soulignait que les personnels enseignants étaient directement impactés puisque le ministre PEILLON se servait de cette réforme pour modifier leurs obligations de service en rallongeant notamment la durée du temps de présence dans les écoles, en annualisant une partie des heures d’enseignement.
Enfin, gros problème pour les syndicalistes, la réforme contrevient aux textes règlementaires relatifs à l’utilisation des locaux scolaires. Ainsi les documents personnels des élèves et des enseignants ne sont plus en sécurité dès lors que les classes sont transformées en ateliers.
Pour toutes ces raisons, FORCE OUVRIERE estime que le nouveau ministre n’a pas d’autre choix que d’abroger le décret PEILLON, faute de quoi, compte tenu de la colère qui gronde dans les écoles et les communes, le ministre devrait s’attendre à une mobilisation générale, les syndicalistes FO considérant que cette réforme ne s’appliquera pas à la rentrée (2700 communes dont 30 dans l’Ain).
Le SNUDI FO 01, qui n’a de cesse d’alerter le ministère à tous les niveaux et à toutes occasions, ne participera au comité départemental de mise en place des rythmes scolaires du 17 avril 2014, véritable bouée de sauvetage d’une réforme qui doit s’arrêter pour que l’école reste l’école.